La face noire de la reconnaissance faciale

La bonne nouvelle est que les cartes d’identité et de payement seront abolies dans l’avenir, la mauvaise que les visages les remplaceront grâce à la reconnaissance faciale.

Les progrès technologiques et l’approfondissement du contrôle social vont de pair en Chine, le régime se prêtant particulièrement bien à leur application à grande échelle. La reconnaissance faciale s’appuie sur les réseaux de vidéosurveillance, son premier pas, et cela tombe bien dans un pays où plus de 20 millions de caméras sont installées. Alors, toutes les occasions sont bonnes pour procéder à une identification. Lors de l’embarquement dans les aéroports et les gares, dans les hôpitaux, les banques, les hôtels… Et pour mettre un nom sur un visage, il suffit de se référer à la gigantesque base de données des photos du fichier de la carte d’identité nationale. Il semble ne pas avoir de bornes à l’implantation de tels systèmes, son installation dans les classes d’un établissement scolaire afin de surveiller la conduite des élèves a même été relevée.

La reconnaissance faciale n’est plus au stade de l’expérimentation et déjà se prépare l’étape suivante de la reconnaissance des émotions. Mais les recherches en cours sont nettement plus ambitieuses, elles portent sur l’analyse de l’ADN et ont pour objet de déterminer dans un premier temps l’ethnie, la taille et le poids de la personne sur laquelle il a été prélevé. Dans l’idée, tout simplement, de fournir une image reconstituée des visages. Ce qui permettra de la croiser avec celles des bases de données disponibles et, à nouveau, de donner un nom à partir d’un échantillon d’ADN. Alphonse Bertillon et son anthropométrie judiciaire sont relégués dans la préhistoire.

Il faut toutefois rendre cette justice aux Chinois qu’ils ne sont pas les seuls à s’activer dans le domaine des technologies de surveillance. Il y a du monde dans la compétition qui s’est engagée, des Américains et des Japonais, des Israéliens et des Ukrainiens, car il y a des marchés à conquérir… Et des passerelles de coopération existent entre chercheurs et instituts qui sont par ailleurs en compétition.

Si les chinois ont une longueur d’avance, cela tient au fait qu’ils disposent d’un laboratoire de très grande taille avec le Xinjiang et sa population de Ouïghours encasernée et sous haute surveillance. Et que l’introduction d’un contrôle social intrusif ne suscite pas de rejet massif en Chine à force d’y être habitué.

2 réponses sur “La face noire de la reconnaissance faciale”

  1. J’aimerais bien connaître le pourcentage d’erreur de reconnaissance, surtout s’il s’agit réellement d’identifier chaque chinois parmi un millard de concitoyens. Evidamment, s’il ne s’agit que de leur faire peur, les « erreurs judiciaires » qu’un tel systeme entraînera forcément n’ont pas d’importance.

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